Jean Noël Rohé - Guitares -
Puisqu’il faut un début à tout, c’est ici que mon aventure avec les luthiers
a commencé.
Je cherchais un porche, une porte somptueuse, comme les ruelles strasbourgeoises en regorgent pour ceux qui aiment se perdre en dehors des sentiers touristiques. Un matin ordinaire pour le chasseur d’images
que je suis, le hasard ou pas, m’a conduit dans une rue étroite ce jour-là,
sur les traces des balbutiements de l’imprimerie à Strasbourg peut-être.
Jean Mentelin y aurait établi son atelier et édité une des premières bibles
imprimées.
Je me suis arrêté devant une porte massive en bois, mais ce n’est pas une
plaque dédié à l’imprimeur que je trouvais, mais des ombres derrière une
vitre poussiéreuse. C’était l’été, et bien que tôt, le jour s’était déjà glissé
dans l’atelier endormit … Des machines, des outils d’un autre temps, des
éléments de guitares étaient là, dans la lumière douce du matin. Et une
plaque, discrète à côté de la porte «Jean Noël Rohé, luthier». J’ai fait ma
photo, à travers la vitre, pas mon « sans commentaire du jour », un
instagram tout au plus, mais quelle jolie scène … et je suis reparti. L’idée d’y retourner a germé assez vite … Je ferais ça l’après-midi et je me présenterai au luthier, maître des lieux. Le soir venu, je manquai d’assurance, et un peu de courage aussi. De recherches, en mails, puis en coups de fils, la porte de Jean Noël et de la lutherie allait s’ouvrir.
Franchir le porche imposant, c’était comme faire un saut dans le temps. Et
puis la porte de l’atelier s’ouvrait sur un univers inconnu et fascinant. Tout y
est consacré à la fabrication de la guitare et à l’excellence. Jean Noël se
consacre cœur et âme à sa tâche. La précision du geste, attentif et
minutieux, est l’expression d’un amour profond de ce qu’il fait, et qui
s'exprime dans chaque pièce de la guitare à laquelle il va donner vie. Il n'est
pas un détail de la guitare, qui n’a pour but son équilibre esthétique et sonore.
Les bois sont nobles et les machines-outils ont une histoire, tout est calme et douceur … chaque chose est à sa place, de la poussière, qui semble s’être déposée là où elle doit, jusqu’à cette vieille boite de conserve sur l’étagère du haut, à gauche de la porte, un peu à l’écart du reste … que peut-ellebien contenir ?
Je le découvrirai peut être un jour … Pour l’instant, je suiscomme un enfant dans un magasin de jouet, et je remercie Jean-Noël Rohé d’être aussi l’artisan de ce « petit » bonheur là.
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